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 bo ○ nothing burns like the cold.

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Bo
INVALIDEthe dead are gone and the living are hungry.
Bo
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bo  ○  nothing burns like the cold. Empty
MessageSujet: bo ○ nothing burns like the cold.   bo  ○  nothing burns like the cold. EmptyDim 25 Mai - 0:43

bo  ○  nothing burns like the cold. N2ie6h

bo lamb
LYNDSY FONSECA

 when the fires have surrounded you, with the hounds of hell coming after you, i've got blood, i've got blood on my name.
Un cri déchirant dans la nuit. A son origine, une femme brune inconfortablement installée dans un fauteuil rongé par les mites. La sueur perle sur son front. Une puissante douleur lui décroche un nouveau hurlement. Autour d’elle, plusieurs personnes s’affairent, vont et viennent, lui donnent le tournis. « Encore quelques efforts ! » s’exclame l’une d’entre elles. Sept fois. Sept fois qu’on lui répète ces mots. Sept fois qu’elle est tentée par l’idée de leur faire manger les objets qu’ils manipulent, l’air expert, et qu’elle se résigne, songeant comme n’importe quel valide que la violence n’est pas une solution. « J’vous y verrais bien ! » murmure t-elle les dents serrés alors qu’une douleur se réveille dans le bas de son dos.
Deux heures plus tard. De nouveaux éclats. Pas les siens, ceux d’un nouveau né pour qui les premières inspirations sont encore douloureuses. Une fille au crâne chauve ensevelie sous une montagne de couvertures déchirées par endroits. Près du coussin sur lequel elle est posée, sa mère, les yeux cernés, exténuée. « Vous êtes toujours d’accord ? » l’interroge l’homme qui lui fait face. Son regard se pose sur l’enfant, sur deux billes bleues que l’on suppose être des yeux. Ses lèvres se pincent, comme hésitantes à libérer les mots qui suivent. « Oui, c’est ce qu’il y a de mieux à faire… » se résigne t-elle en croisant les bras. Aussitôt une seconde femme s’approche du nourrisson, le prend non sans difficulté dans ses bras et s’éloigne. S’éloigne sans lui laisser le temps de faire ses au revoir, sans lui laisser le temps de déposer un baiser sur son front, sans même lui laisser le temps de la nommer. Cette dernière tâche sera confiée à une autre. Une inconnue qui la nourrira, pansera ses plaies, chassera les monstres sous son lit.. Elle, sa génitrice, n’aura qu’un rôle secondaire, un rôle de figurante. C’est le prix à payer lorsqu’on met au monde une invalide, que l'on accepte de passer un deal avec Fireflies afin qu'elle puisse vivre convenablement. C’est avec un pincement au cœur qu’elle quitte le bâtiment. Seulement, l’enfant ne rencontrera jamais sa famille adoptive, pas plus que sa mère, sa génitrice. La première, dont le convoi sera victime d’une attaque, sera ballonnée de refuge en refuge avant que, haute comme trois pommes, son chemin rencontre celui des Lamb. La seconde, trahie par son mari qui ne partageait pas ses idées, sera arrêtée puis tuée dans les jours qui suivent.

. . . . . . . .


Des rires, des chants raniment la bâtisse en ruine. Il y a quelque chose de rassurant dans le craquement du plancher sous leurs pieds, dans ces poutres qui menacent de céder à tout moment, dans cette moisissure qui apparait au plafond, dans le balancement hasardeux des pans de tapisserie qui se décollent du mur… Chacun se permet quelques heures de répit. Mais, une voix grave se détache du brouhaha général. « Que tout le monde se prépare, on part demain. » En guise de réponse, des grognements se font entendre. Aucun d'entre eux n'a envie de quitter cette maison. « Vous préférez vous faire faucher ? » Les râles cessent. Un silence lourd de sens s'installe. Cela fait quatre jours qu'ils se sont installés dans cette villa abandonnée, à l'extérieur de la ville. Quatre jours qu'ils ont un toit au dessus de leur tête, quatre jours de douche froide quotidienne, quatre jours où ils ont (presque) été à l’abri du vent… Un luxe que des invalides ne peuvent se permettre. Leur présence sera bientôt remarquée. Il leur faut quitter les lieux avant que ce soit le cas, avant que les autorités ne viennent les faucher.  « Si ça peut m'éviter de voir sa tronche défigurée tous les jours… » Ce murmure au creux de l'oreille de Bo suffit à lui décrocher un sourire. Noam ne prend rien au sérieux, pas même sa propre vie. C'est bien là leur seul désaccord. Aussi, elle tente de le corriger par un léger coup de coude. Il l'esquive aisément. « La raclée qu'il te foutrait s'il t'entendait serait sans doute moins douloureuse et tout aussi efficace. » Un sourire taquin apparait sur le visage du garçon.  « Jepp n'oserait pas toucher son neveux préféré. » Cet homme, qui se présente comme leur leader, n'est pas plus l'oncle de Noam qu'il n'est le sien. Pourtant, il fait partie de la famille. Leur famille, celle qu'ils se sont construits. Les Lamb, un groupe d'indésirables réunis pour ne plus survivre, mais essayer de vivre. Noam et sa mère les ont rejoints alors qu'il n'avait qu'un an. Bo, elle, s'allia à eux sept ans plus tard.   Depuis, onze années avaient passé. « C'est vrai que vous êtes siiiii proche. » Jepp le déteste. L'inconscience de Noam est la cause de la plupart des problèmes qu'ont connus les Lamb. S'il pouvait l'empaler sans se faire mal voir par les autres membres du clan, il y a fort à parier que son ami ne serait plus de ce monde. L'adolescent s'apprête à répondre mais une voix surplombe la sienne. « Ralf, t'es en charge du feu cette nuit. » Un soupire de soulagement leur échappe : pas de nuit blanche à entretenir les flammes aujourd'hui. « Maintenant, allez vous préparer. »
A ces mots, les deux amis échangent un regard puis se dispersent. Chacun s'affaire, regroupe ses effets personnels… Il ne faut que quelques minutes à Bo pour en avoir fini. Sa vie se résume à un sac plastique. Elle le jette dans un coin d'une pièce, celle qui fut un temps devait être une salle à manger, pour marquer son territoire. Puis, elle part à la recherche de Noam. Lorsqu'enfin elle le trouve, ce dernier est en compagnie de sa mère, une femme frêle dont le visage est marqué par les horreurs qu'elle a vues, les personnes qu'elle a perdues, l'homme qui préféra fuir plutôt que devoir nourrir une nouvelle bouche… Bo refuse de les rejoindre. Les moments qu'ils partagent sont trop rares.

 La salle à manger s'apparente à présent à un dortoir. A même le sol, des corps se recroquevillent, se serrent les uns contre les autres. Parmi eux, Bo, les paupières closes, la mâchoire tremblante. En cet instant, elle regrette les nuits à surveiller le feu, leur seule source de lumière, de chaleur. Une nouvelle rafale engourdit peu à peu ses membres. Alors, deux mains brulantes se posent sur son dos, parcourent sa colonne avant de saisir ses bras, l'obligeant à se tourner. Noam. Un sourire se dessine sur son visage. La chaleur de leur corps l'un contre l'autre suffit à les réchauffer.
Soudain, un bruit sourd retentit. Le réveil est brutal. Ils se redressent, la respiration haletante, les sens aux aguets. L'esprit embrumé, Bo balaye la pièce du regard. Une épaisse fumée l'empêche de voir ce qui se passe. « On nous a trouvés ! Tirez-vous ! »  Des hurlements, des cris, des bruits d'armes, de corps tombant au sol suivent. Contrairement aux indications données, elle reste figée, incapable de bouger.  « Bo ?! » La main de Noam trouve la sienne et l'entraine. Elle doit courir pour suivre le rythme. Lorsque sa vue lui revient, elle est dans le couloir menant à la cuisine. Elle remarque alors que, de l'autre main, son ami tient sa mère. Elle ne pose aucune question, n'émet aucune résistance, accélère même le pas. Mais Noam s'arrête brutalement, lâche Bo et saisit un couteau au sol. « Par la porte arrière ! » Elle s'empresse de montrer le chemin. Un cri attire son attention. Elle ose enfin se retourner. Son visage blanchit, sa gorge s'assèche. Un policier tient immobile la mère de Noam, une dague serrée contre sa gorge. L'adolescent, à quelques mètres de là, le menace également de son couteau « Lâche la espèce de crevure  ! »  «  Pose ça gamin. Venez tranquillement, toi et ta copine, et personne ne sera blessé. » Il ment. Noam, les traits défigurés par la colère, se tourne vers Bo, la supplie du regard. Deux indésirables fassent à un valide… Les maths sont vite faits. Ils l'emporteraient, sauveraient sa mère. Mais les pensées de Bo se mélangent. La pression l'emporte. Combien de temps faudrait-il pour que les renforts arrivent ?  Auraient-ils le temps de fuir ? L'homme a sans doute été entrainé, ne ferait-il pas qu'une bouchée d'eux ? L'instinct animal prend le dessus sur la raison, le cœur… Elle fait volte face et court, court aussi vite qu'elle le peut… Elle n'entend qu'à peine le cri déchirant de Noam alors qu'il se jette sur l'homme, le hoquet de surprise de sa mère puis le son d'un impact, un corps qui frappe le sol. A terre, la mère du garçon, les mains sur la gorge, se vide de son sang. Lui se retourne vers le meurtrier, le cogne de tous ses forces mais une seringue se plante dans son cou. Ses forces l'abandonnent, Noam perd conscience.

. . . . . . . .

 7:53. Bo vide ses tripes sur le trottoir. Bientôt, elle ne crache plus rien. Alors, difficilement, elle se redresse et titube jusqu'au mur le plus proche. Là, la tête contre la pierre froide, elle ferme les paupières à s'en faire mal, pour ne plus penser. Ne plus penser à ce putain de gout ocre qui lui reste en bouche, à cette cuisse de poulet en décomposition qu'elle a déniché un peu plus tôt dans une benne, à ces cons de valides  qui font de sa vie un enfer, à l'ironie qu'est sa simple existence… Non, rien de tout cela lui ne lui effleure l'esprit en cet instant.   Elle force sa respiration. Expire, inspire. Expire, inspire. Expire, inspire. En vain. Lorsqu'elle ouvre les yeux, le monde persiste à tanguer. Peu importe. Elle se redresse, ne se laisse pas une seconde de plus pour retrouver ses esprits. Elle n'en a pas le luxe. Rester trop longtemps au même endroit n'est pas bon. Ils finissent toujours par la trouver. Il faut qu'elle bouge. D'abord, ses jambes refusent puis, tremblantes, elles finissent par obtempérer. Sans même s'en rendre compte, elle se met à courir. Une vieille habitude à laquelle elle doit sa vie mais qui, en cet instant, met son corps endolori à rude épreuve. Une nouvelle fois, elle ignore ses complaintes. Un courant la pousse. Ses mouvements deviennent plus précis, plus rapides. La douleur s'estompe. Un rire lui échappe et se perd dans le vent. Elle se sent libre.
Quand enfin elle s'arrête, ce n'est que pour trouver sa prochaine proie. Ce qu'elle a volé la nuit précédente ne lui a été d'aucune utilité : des livres qu'elle aurait été bien incapable de lire, une trousse qu'elle avait jeté immédiatement et une broche qui avait trouvé grâce à ses yeux, si bien qu'elle l'arborait à présent sur sa veste. Or, c'était de la nourriture qu'elle cherchait, pas le kit du parfait petit écolier.  De toute façon, elle y a jamais été, à l'école. Ces journées, elle, elle les passe à faire le guet, à attendre sa nouvelle victime. Mais aujourd'hui, au loin, des sanglots l'interpellent. Elle hésite, se renfrogne. Chacun pour soi. Les pleures persistent. Elle reste stoïque. Le bruit finit par cesser. Puis, soudain, un nouveau hoquet, de nouvelles larmes.  La curiosité l'emporte. L'oreille aux augets, elle suit le son jusqu'à sa source. Derrière la poubelle la plus proche se cache une fille, celle d'hier. Ses pas résonnants dans la ruelle alertent cette dernière. Elle lève les yeux pour voir Bo à quelques pas d'elle. Aussitôt, elle halète, se recroqueville sur elle-même. « J'ai plus rien à te donner. » Faux. Il lui reste sa robe et ses chaussures. « Plus rien. » Les pleures reprennent de plus belle. Exaspérée, Bo grimace. « T'as pas f'ni d'chialer ? » Délicate, comme toujours. Son regard se pose sur les doigts abimés de la fille. «  Qu'est-ce qui t'es arrivée ?  » Le regard sombre, l'intéressée ravale ses larmes.  «  On me les a brûlés. » « Brûlés ? »  « Parce que je suis comme toi.  » Un rictus de dégout fissure son visage. Bo, elle, reste immobile quelques instants. On lui a parlé de ces gens. Des indésirable qui, grâce à une organisation qui opère en secret, parviennent à se faire passer pour des valides, à vivre parmi eux… jusqu'à ce qu'on les découvre.  Pour elle, ce n'était qu'une légende.
Avec maladresse, elle s'approche lentement de la fille, lève la main alors que l'autre émet un son strident. Elle s'attend à un nouveau coup. Bo lui tapote plutôt l'épaule et s'assied à ses côtés. « Bo. »  « Maddox.  »  Plusieurs minutes passent. Elles restent là, l'une à côté de l'autre. Bo se tait, ne sachant quoi dire. Peu à peu, Maddox se calme et finit par rompre le silence pesant qui s'est installé.   « J'viens de Stockton, j'y vivais avec mon père. Enfin, c'était pas vraiment mon père mais c'est lui qui m'a élevée. Il parait que ma mère biologique était aussi une invalide, qu'elle m'a mise au monde dans l'enceinte de Fireflies, en espérant qu'il puisse me donner une chance. Tu parles d'une chance… Ils ont infiltré les données du gouvernement pour y faire figurer mes empreintes. »   Elle agite ses doigts amochés avec un sourire jaune.  «  Mais bon, c'est comme ça que je me suis retrouvée avec lui, mon père, enfin celui qui le jouait… J'avais pas deux mois. »  La concentration de Bo lui fait défaut. Voilà plusieurs minutes qu'elle n'écoute plus le récit qui lui est conté. Bien d'autres choses la distraient. L'odeur sucrée des cheveux propres (ou presque) de Maddox, le fait qu'elle n'ait toujours pas repris sa respiration…  « Même si j'ai toujours su que je n'étais pas comme eux, comme toi, je ne me suis jamais considérée comme une indésirable non plus… sans vouloir te vexer. »  Elle se tourne vers Bo, dans l'attente d'une réponse compréhensive. Prise sur le fait, cette dernière improvise. « Tes ch'veux sentent bon. »  Les yeux de Maddox s'écarquillent. Ça ne doit pas être la réponse à laquelle elle s'attend.  « Euh… Merci… Je crois. »  Un ange passe.
«  Continue.  »  La rousse hésite, prend une grande inspiration. La seconde partie de son récit sera sans doute plus difficile à raconter. «  Ils ont fini par découvrir la vérité… Je rentrais du lycée, ils m'attendaient à l'intérieur. Et-  »  Sa voix se perd l'espace d'un instant. «  Et, ils nous ont emmenés. Ils m'ont brûlé l'extrémité des doigts pour s'assurer que je ne pourrais plus utiliser mes empreintes pour rentrer et sortir des bâtiments… C'était la première fois. Le premier acte barbare que je connais. Tu sais, chez les valides, les sentiments et émotions se doivent d'être tempérés, les gens ne s'emportent pas, ne se battent pas.  »  Bo fronce les sourcils. Chez les invalides, la violence est plus que banale. «  Ils voulaient nous amener je n'sais où pour me faire passer des tests, interroger mon père… Mais il s'est rebellé, m'a permis de fuir, à donner sa vie pour moi.  »  Les voilà de nouveau,  ces larmes alors que son regard se pose sur la veste de Bo.   « La seule chose qui me restait de lui, c'était la broche qu'il m'avait offert quand j'étais petite.  »  Aussitôt,  les doigts de Bo se resserrent sur l'objet, sa mine se renfrogne. Elle ne lui rendra pas. Hors de question. La lui donner, ce serait lui faire une fausse joie. Cette pauvre fille doit s'endurcir, doit apprendre à survivre… sans quoi elle ne tiendra pas une semaine. Leçon numéro 1 : ne pas s'attendre au moindre acte de bonté de la part des autres.

. . . . . . . .

Maddox ne se ressemble plus. La robe qu'elle portait le jour de sa fuite n'est plus. Elle a été réduite en lambeaux il y a bien longtemps. Ses longs cheveux roux, teintés par la terre, virent au brun.  Ses yeux ont perdu leur éclat. Son visage est creusé par la faim. Le fantôme d'une fille qui n'a pas sa place dans ce monde. Un an. Un an, c'est le temps qui lui a fallu pour se transformer, pour accepter son statut d'indésirable… et vivre avec.
Des gants troués cachent à présent ses blessures. Du bout des doigts, elle tente de dompter la chevelure de son amie. A chaque nœuds, un grognement lui échappe. «  C'est bon ?  » Bo n'a jamais été patiente, Maddox le sait et ignore sa question. Elle essuie les taches sur le visage de l'invalide qui lui fait face. Elle redresse la broche sur sa veste. Sa broche. Elle chasse cette pensée aussitôt. Son passé, elle préfère l’enfouir, l'ignorer… Mais cette broche, c'est une lame qui pénètre ses souvenirs et les empoisonne. Lui rappelle qui elle a un jour été, qui elle n'est plus et qui elle ne pourra jamais être. Bo la conserve pour ne pas qu'elle l'oublie, elle le sait.  «  C'est que tu aurais presque l'air présentable !  » Elle force un sourire.  Bo, elle, grimace. Elle serait presque jolie. «  T'as fini ?  » Maddox hoche la tête. «  Attends…  » D'un geste rapide, elle défroisse son t-shirt. «  Maintenant c'est bon. Et souviens-toi, tiens toi droite sinon personne n'y croira.  » Bo soupire, d'exaspération sans doute, et s'éloigne.
Un frisson surprend aussitôt Maddox. Ce n'est pas la première fois qu'elle la voit partir ainsi mais elle ne peut empêcher l'inquiétude de reprendre le dessus. Elle se rapproche de quelques pas puis s'arrête. La foule l'empêche de passer et sa nouvelle apparence ne lui permet pas de s'y mêler. Elle reste donc là, dans la ruelle. De nombreux scénarios s'enchainent dans son esprit. A chaque fois, la même pensée revient. Si quelque chose arrive à Bo, en cet instant, ce serait sa faute. C'est elle qui refuse de se nourrir dans les poubelles, elle qui l'a poussée à se confondre aux valides l'espace de quelques instants afin d'entrer dans cette épicerie pour y voler de quoi manger, elle qui l'oblige à attendre à la vue de tous qu'un valide entre pour se faufiler derrière lui… Non, il faut qu'elle se reprenne. Bo s'en sortira. Elle se débrouille toujours, que ce soit pour leur trouver un endroit où dormir,  de nouveaux vêtements, pour échapper à la police… Maddox, en revanche, se sent désarmée, vulnérable. Dix minutes s'écoulent, dix minutes qui semblent des heures. Dix minutes à attendre, les bras croisés, les jambes flageolantes, le cœur serré. Une main se pose sur épaule. Elle étouffe un cri. Elle se tourne, levant ses poings et les baisse aussitôt. « Ce soir, ce sera du st…  » Bo, qui lui fait maintenant face, fronce les sourcils. Elle hésite. Il y a quelques mois, elle aurait été incapable d'identifier les lettres sur l'étiquette. Maintenant, elle parvient à lire certains mots… Pas tous. « … du steak… hak- hass-  » Finalement, elle abandonne, grimace  et tend la viande à Maddox en haussant les épaules. Cette dernière finit la lecture, un sourire encourageant aux lèvres. « Du steak haché. » « Peu importe.  »


Dernière édition par Bo le Sam 3 Fév - 20:18, édité 45 fois
 
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