isaure ○ être modèle, c'est dépassé.

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 poupée, elle a des cheveux blonds et la peau rose bonbon, des robes à fleurs qu'elle lacère en chiffon. poupée, elle préfère les garçons et crever les ballons. poupée, quand on l’appelle poupée, elle a envie de tout casser

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ϟ TRAITS DE CARACTÈRE ARTIFICIELLEMENT DÉVELOPPÉS/   altruisme, empathie,  intelligence,  au choix,  au choix
ϟ TRAITS DE CARACTÈRE ARTIFICIELLEMENT RÉDUITS/ égoïsme, au choix, au choix, au choix, au choix

 

Sachez que le prénom est négociable (au même titre que l'avatar) donc n'hésitez pas à proposer d'autres choses Si vous avez besoin d'informations complémentaires, demandez donc. (:

☇  Claire Holt, Gabriella Wilde…

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 poupée, elle a les joues pincées toute la journée, toute la journée. quand les grands tournent le dos, elle peut pas s'empêcher d'amputer le beau papillon que papa lui a rapporté, de noyer les poissons dans l'air d'été.

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Le réveil sonne. Les yeux fatigués, cernés, elle s'extirpe du fauteuil dans lequel elle était installée. Comme souvent, Isaure n'a pas dormi de la nuit, trop occupée à s'instruire. « L'intelligence est le trait le plus stimulé » dit-il. Si tous les athlètes sont dopés, pourquoi encore courir ? Parce qu'il est inconcevable de rester derrière. Alors elle passe ses nuits à s'acharner, à relire sans cesse les mêmes définitions jusqu'à ce qu'elles lui viennent aussi naturellement que son prénom, à s'exercer jusqu'à ce que des automatismes se déclenchent… Tout ceci dans l'espoir d'obtenir un concours qu'elle passera dans quelques heures, avec un peu de chance. Elle relit une dernier fois les symptômes d'une maladie imprononçable et se dirige vers la salle de bain. Une douche courte, froide suffit à la réveiller. Dans le miroir, elle s'observe un instant.  Une tache de naissance héréditaire sur la clavicule. Un défaut qu'elle doit à sa mère qui refusa de lui enlever. Un cafard écrasé qui souille son corps si bien pensé qu'elle cache d'un gilet blanc. « Bonne chance mon ange.  » Elle se redresse aussitôt. Cette voix, elle ne la connait que trop bien. Dans l'encadrement de la porte, son père. Ses gestes, son intonation, son air concerné. Tout est faux. Elle l'a appris à ses dépends. Cet homme n'a pas plus pleuré son épouse que son chien… alors qu'elle se noierait encore quotidiennement dans ses larmes pour une femme qu'elle n'a pas connue si elle ne s'était pas endurcie. Pour seule réponse, Isaure force un sourire auquel il ne prête aucune attention. Une seconde. Deux secondes. Trois secondes de silence. Trois longues secondes, c'est le temps qu'il lui faut pour cesser sa comédie et faire volte face. Ce n'est qu'à ce moment qu'elle s'autorise une nouvelle inspiration.
D'après Meds, 97% des évolués empathiques décident d'avoir un enfant insensible. « Endossant les maux des autres, souvent hyperémotifs, ces individus pensent ainsi protéger leurs bambins.  » 93% des évolués insensibles optent pour un enfant empathique. « Beaucoup de postes leur sont refusés sous prétexte qu'ils ne sont pas capable de créer une connexion avec les clients. Considérant cette modification comme un frein à leur carrière, ces êtres souhaitent pouvoir accéder par procuration au métier désiré en permettant à leurs enfants d'être plus sensible aux autres. »  Isaure fait partie de ces 93%. Les éponges à sentiments. Ces idiots qui s'arrêtent pour vous aider à porter vos bagages. Ces sots qui aident les vieilles dames à traverser la rue. Ces imbéciles qui proposent leurs épaules pour se reposer. Rectification : cette idiote, cette sotte, cette imbécile qui s'arrête lorsqu'un étranger pleure à chaudes larmes dans la rue. Cette conne qui le rejoint au risque d'être en retard, de se retrouver devant des portes closes une fois arrivée, d'être la risée de sa promotion parce que d'autres dont l'intelligence n'a pas été développée sont à présent diplômés. Rien de tel que le combo altruisme et empathie… « Pas cette année.  » Malheureusement, dire les choses à voix haute ne permet pas toujours de s'en convaincre.  « Pas cette année.  » répète t-elle  en claquant la porte derrière elle.
Les klaxons, le bruit des moteurs, les plaintes des passants, elle tente de les ignorer. Elle connait ces rues par cœur. Les yeux fermés, elle avance, bouscule quelques étrangers auprès desquels elle s'excuse immédiatement sans pour autant leur accorder le moindre regard. Les paupières closes, elle s'étale de tout son long sur le macadam. Un râle lui échappe. Difficilement, elle se redresse, retrouve l'équilibre… Trop tard, ses yeux sont ouverts. Un peu plus loin, un homme usé par la vie. Son instinct lui dicte d'aller à sa rencontre. Mais une voix au plus profond d'elle-même, une voix dont elle n'a jamais suspecté la présence se fait entendre. « Les autres ne t'ont pas aidée ? Pourquoi tu y irais alors ? Trop bonne, trop conne. »  Elle ne se laisse pas le temps de réfléchir et poursuit sa route. Sans s'arrêter. Ce n'est qu'une fois arrivée dans la salle d'examen qu'elle regrette d'avoir laissé ce pauvre homme seul, de ne pas l'avoir aidé.

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